LA PROCLAMATION DE LA PAROLE DE DIEU
Fonction du lecteur : permettre à l’Ecriture de redevenir une Parole pour aujourd’hui.
Luc 4, 14-21 « Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ».
Lieux et objets de la Parole
- Le lieu de la Parole
Il y a deux tables : la table de la Parole et la table du pain. C’est à la table du Seigneur que nous recevons notre nourriture : le Pain de vie… Mais c’est à la table des lectures dominicales que nous sommes nourris de la doctrine du Seigneur (saint Hilaire).
- Le Livre
Pour que la Parole de Dieu ait du poids, il est important de proclamer dans le lectionnaire. Le livre est, symboliquement, un lieu de la présence du Seigneur au milieu de son peuple. N’en réduisons pas le support visible (ne lisons pas dans notre Prions en église ou dans la feuille paroissiale).
- « Le Christ est présent dans sa Parole car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’église les saintes Ecritures ».
Une dernière exigence, que l’ambon ne serve qu’à la Parole. On peut également y prononcer la prière universelle.
L’acte de lecture liturgique
- Le choix d’un lecteur
Le choix d’un lecteur doit se faire suffisamment tôt pour que la personne puisse se préparer. Pourquoi ? Il faut connaître ce que l’on va dire pour se préparer spirituellement.
Repérer le texte : si le lecteur ne sait pas ce qu’il va lire, il n’a pu faire aucun repérage, ni du genre littéraire de texte, ni de la structure, ni des mots difficiles, ni des coupes et respirations nécessaires. Dans ce cas, le texte sera lu, mais aura-t-il « parlé » aux membres de l’assemblée ? On sera quitte avec le rite de la lecture, mais aura-t-on vraiment réalisé une « liturgie de la Parole » ?
La lecture : il est important que le lecteur sache à quel moment, il doit intervenir dans la célébration, et également qu’il ait repérer où la lecture se situe sur le livre.
- La mise en place du lecteur
Les lecteurs doivent se placer à un endroit où ils rejoindront aisément l’ambon. Le lecteur ne doit pas avancer vers le pupitre avant que la prière d’ouverture soit achevée, mais, en revanche, il doit se préparer au mouvement, puis doit le faire, sans attendre, dès que l’Amen est prononcé. Il s’avance sans rien dans les mains, calmement, sans détour, ni précipitation. Il prend son temps. Il ne cherche pas à éviter le haut de la nef centrale. Sil passe devant l’autel, il fait un léger arrêt et s’incline. Outre qu’il s’agit d’un acte liturgique, ce déplacement peut diminuer le trac en faisant circuler le sang et en installant le calme dans tout l’organisme. Arrivé à l’ambon, il ne bondit pas sur le premier mot, mais s’assure que le livre est à la bonne page et que le micro est à la bonne hauteur, c’est-à-dire la sienne.
- La bonne position pour lire
Les deux pieds bien posés par terre (et non pas en équilibre instable sur un seul) ; les talons parallèles et légèrement écartés ; les pointes des pieds comme les aiguilles d’une horloge marquant 10h10 ; les deux mains sur les bords droit et gauche du bas du pupitre. De cette position bien campée dépend aussi la lutte contre le trac.
- Le regard
Lorsqu’il est ainsi en place, le lecteur ne regarde pas l’assemblée, sauf éventuellement d’un regard sobre et furtif. La lecture ne devra commencer que lorsque auront cessé tous les bruits de chaises, de feuilles ou de toux. Contrairement à ce que l’on entend dire fréquemment (et à ce que l’on voit !), le lecteur n’a pas à regarder l’assemblée quand il lit (l’inverse s’appelle le tic de la poule).
C’est la Parole de Dieu que le lecteur lit, donc il n’a pas à regarder ceux à qui il parle comme s’il prêchait ou donnait un avis. En réalité, la vraie communication dans l’acte de lecture ne vient pas du regard à l’assemblée, mais d’une parfaite diction portée par une voix intense et soutenue.
- La respiration
Durant ce temps de mise en place, le lecteur a commencé à respirer calmement, profondément et par le ventre. Une nouvelle respiration par le ventre aura lieu aux pauses. En cas de besoin, on fera une rapide et légère respiration par le nez. La bonne respiration ne guérit pas du trac.
- La voix
On a celle qu’on a, plus ou moins belle, plus ou moins timbrée, mais il faut avoir appris à s’en servir. On a la voix qu’on a, mais on a aussi un registre (une étendue de sons) où la voix sonne mieux : on dit qu’elle est bien « placée ». Cela dit, la parole publique réclame que le lecteur utilise la partie haute de son bon registre. Elle réclame également qu’on parle « loin », c’est-à-dire pour ceux qui sont le plus éloignés, même si l’on dispose d’une bonne sonorisation.
- Le ton
Cela dépend, bien sûr, du genre littéraire du texte. Cela dépend aussi du lecteur qui a sa personnalité, son tempérament, son timbre de voix. En règle générale, le ton d’une lecture réclame une grande sobriété de variation : qu’est-ce à dire ? Une sorte d’intensité vibratoire à l’intérieur des syllabes déclamées. Comment ? Beaucoup de lecteurs commencent une phrase en haut et la terminent en bas. C’est catastrophique de laideur et de monotonie. Au contraire le ton soutenu demande qu’on le monte : les fins de phrases ne doivent presque jamais se terminer par une descente, mais par une montée qui soutient le sens et l’ouvre à l’auditeur au lieu d’assommer ou de clore.
- La vitesse
C’est le dernier point technique qu’il faudra travailler. La vérité, c’est qu’un lecteur lit à la bonne vitesse à partir du moment où il a l’impression qu’il lit trop lentement. Nous l’avons dit, le son va plus vite que le sens. Le lecteur lit pour le sens et non le son. On dira qu’avec la sonorisation il n’y a plus de problème. Que si ! d’abord, l’acoustique de l’église est plus ou moins bonne (et la sonorisation plus ou moins adaptée). On devra connaître le temps de réverbération du son.
- Ce que l’on doit dire
On ne doit pas dire « première » ou « deuxième lecture » ; on dit « Parole du Seigneur » à la fin de la lecture, on doit le détacher, changer de ton et relever le mot « Seigneur » pour susciter la réponse des fidèles. A la fin de sa lecture, le lecteur fait une légère pause avant de quitter le pupitre, et peu jeter un regard à l’assemblée.
- La prière universelle
Le lecteur de la prière universelle peut l’avoir lu avant mais il doit laisser la feuille sur l’ambon pour arriver les mains vides. Il doit quitter sa place dès l’Amen du Credo et avoir atteint l’ambon avant la fin de l’introduction par le célébrant ; avant le refrain, selon ce qui est imprimé. Il reste en place jusqu’à la fin de la prière conclusive par le célébrant.